27 Août 2022
Nous avions projeté de sillonner le Danemark, la Suède et enfin la Finlande. Notre optimisme nous poussait même à rejoindre le village du Père Noël, implanté à Rovaniemi en Finlande. Seulement voilà, étant encore en activité, entre les rêves et la réalité, il y a... seulement 3 semaines de vacances. Même si nous avons dû drastiquement réduire nos ambitions, il demeure que durant toute la préparation du voyage, nous avions les yeux illuminés par ce vieux rêve. Finalement, c'est un peu comme si nous l'avions tout de même fait.
Nous avions pris cette décision avant de prendre la route : notre destination étant la Suède, nous ne ferons que traverser ces deux pays, sauf à réduire encore le temps que nous voulons passer en Scandinavie. Dès le passage de la frontière Belge, l'état des routes change considérablement. Ce n'est pas vraiment une surprise, cette dégradation du réseau routier belge, et en particulier wallon étant de notoriété publique. C'est en franchissant la frontière séparant la Belgique et l'Allemagne que nous sommes un peu plus surpris. Si les autoroutes allemandes sont en relatif bon état, le choix des matériaux utilisés rendent le revêtement très bruyant. On croirait rouler sur le tarmac de l'aéroport d'Orly. Cela rend l'usage de l'autoroute très fatigant en camping-car, la taille de la cellule faisant office de caisse de résonance.
En cette année 2022, l'actualité qui occupe tous les esprits est l'augmentation sévère des prix des carburants. Si a l'heure de l'écriture de ces lignes, le litre de gasoil s'élève à 1,95 € en France, il faut compter sensiblement le même prix en Belgique ou en Allemagne, mais le litre grimpe rapidement à 2,13 € au Danemark... et 2,36 € en Suède. Autant dire qu'il est nécessaire d'étudier le franchissement des frontières pour optimiser le coût global du voyage. Sur notre modèle Mc Louis 673g, le réservoir affiche une contenance de 90 l. C'est dire si la différence de prix influe grandement sur la facture globale. La surprise : le prix du carburant est réglementé en Belgique mais également au Danemark. Ainsi, au Danemark les stations n'affichent elles que deux prix : 15,09 DKK chez CIRCLE K par exemple, ou 15,19 DKK dans le réseau SHELL. Une curiosité locale donc, mais bien pratique pour repérer où faire le plein... Attention enfin, comme en France, mieux vaut sortir de l'autoroute pour se ravitailler, le prix du litre de gasoil y étant sensiblement plus cher. Nous l'avons également constaté en Suède.
La COVID 19 est probablement passée là. L'entrée en Belgique est une simple formalité : il n' y a aucun poste frontière. Vous êtes informé que vous quittez la France par la seule vision du panneau "België". Le passage de la Belgique à l'Allemagne se révèle aussi simplifié. Vous êtes là encore alerté par votre entrée en Allemagne par un simple panneau indicateur.
Alors que nous nous attendons à la même procédure pour quitter l'Allemagne et entrer sur le territoire danois, quelle surprise que de rencontrer un poste frontière avec un arrêt... à la
douane. Fort heureusement, nous avons fait le choix d'emprunter une route équivalente à celle de nos départementales françaises. Fort heureusement car nous n'avons pas rencontré de circulation contrairement aux conducteurs ayant préféré emprunter l'autoroute qui se retrouvent eux arrêtés derrière une longue file de véhicules.
Nous présentons donc nos passeports à la douane en préférence à la carte d'identité également acceptée, et nous trouvons bien malins quand l'agent douanier nous demande où où nous rendons. Car voilà, nous sommes depuis toujours des adeptes du voyage non préparé, voguant ici où là selon nos inspirations du moment. Il sourit quand nous lui expliquons que nous n'en savons strictement rien, et que c'est notre manière de voyager. L'accueil est plutôt chaleureux, et flanqué d'un "Welcome in Denmark !". Il sourit encore plus franchement quand il nous retrouve 20 minutes plus tard dans le même sens de circulation... après que nous nous soyons perdus au cours de nos premiers kilomètres sur le territoire danois.
L'entrée sur le territoire Suédois est également conditionnée au passage par la douane. Le contrôle des passeports s'effectue cette fois après avoir réglé le péage du pont de l'Øresund reliant Copenhague à Malmö. Nous nous voyons poser la même question de notre destination. Etant certains de visiter la ville de Göteborg au cours de notre périple, nous lui indiquons cette étape, non contents de préciser cependant que peut-être nous changerons d'avis... et de direction selon nos envies du moment. A l'évidence, ils sont habitués à recevoir ce type de réponse de la part des camping-caristes. Il sourit et nous effectuons alors nos premiers kilomètre sur le territoire suédois... sans nous tromper cette fois et ainsi revenir infortunément sur nos pas !
Amusant que de regarder les plaques d'immatriculation pour identifier l'origine des automobilistes. La traversée de la Belgique laisse voir beaucoup d'allemands, quelques néerlandais et des luxembourgeois en plus grand nombre. Notons d'ailleurs que ces derniers font souvent fi de la réglementation routière locale.
Passés en Allemagne, ce sont essentiellement... des allemands que nous croisons. Plus nous progression vers le nord, et plus les plaques danoises se font jour. Au Danemark cette fois, beaucoup d'allemands, et quelques norvégiens mais en très petit nombre cependant. Les suédois se font également rares. En Suède enfin, peu de plaque étrangères, sinon les transporteurs routiers lituaniens ou polonais qui sillonnent les routes d'Europe. Nous n'avons en Suède rencontré... qu'une plaque française, un camping-cariste qui plus est.
Question que beaucoup peuvent se poser : quid du stationnement à l'étranger lorsque l'on est une personne handicapée ? Nous nous sommes appliqués à suivre les règles telles que nous les observons en France : apposition de la carte handicapé sur le parebrise, et utilisation des places réservées dès lors bien entendu que le véhicule ne gêne ni à la circulation, ni au stationnement des autres usagers. A aucun moment nous n'avons été verbalisés ni vus opposer de remontrances alors même que le gabarit de notre monture est imposante. Habitués à sillonner les centre- villes, le stationnement n'a donc posé aucune difficulté. A aucun moment n'avons nous dû non plus nous acquitter du prix de stationnement.
Avouons que nous nous sommes retrouvés un peu perdu face à la réglementation en vigueur concernant la
restriction de circulation dans les zones à faible émission mises en place par quelques villes pour réduire la pollution automobile. C'est dans la périphérie de Copenhague que nous avons repéré une telle restriction, matérialisée par ce panneau indicateur. Difficile cependant de comprendre son contenu, d'autant qu'en pleine circulation, il est impossible de s'arrêter pour tenter de le déchiffrer. Nous nous attendions donc de retour à la maison à recevoir une facture dans la boîte aux lettres. Que nenni. C'est en consultant les sites internet que nous avons découvert que cette restriction ne s'appliquait qu'aux autobus et véhicules poids-lourds ce qui n'est pas notre cas. Un soulagement donc alors que l'amende peut s'élever jusqu'à 1 700 euros pour les contrevenants. Mieux vaut donc se renseigner au préalable... ce que nous n'avions pas fait.
A noter que dès le franchissement de la frontière germano-danoise, il est obligatoire si le véhicule n'est pas équipé de feux de jour, d'allumer les feux de croisement. La règle est également applicable en Suède. Pas de risque de voir sa batterie se décharger avec notre FIAT Ducato, l'éclairage s'éteignant dès le contact coupé.
La grande aventure que nous imaginions n'aura pas lieu : tant en Allemagne, qu'au Danemark ou en Suède, il est particulièrement facile d'effectuer la vidange des eaux grises et noires, pour enfin refaire le plein d'eau. Toutes les aires que nous avons fréquentées étaient de plus gratuites. De là à imaginer que les autorités locales considèrent qu'il s'agit là d'un service public, il n'y a qu'un pas. Tout juste en Suède n'avons nous pas tout de suite compris le système de vidange des eaux noires, qui s'effectue dans les "latrines", mot spécifiquement utilisé pour indiquer les installations dédiées. Quand au Danemark, vous trouvez des aires sur quasi toutes les stations services d'autoroutes, gratuites rappelons le.
Merci Park4night ! Etant peu habitués à fréquenter les campings ou les aires de stationnement, nous sommes
d'assidus utilisateurs de cette application. Eh bien tant en Allemagne, qu'au Danemark ou en Suède celle-ci s'est révélée aussi efficace que lors de nos déplacements en France. Il est très facile là encore de trouver un emplacement pour la nuit, et ce en pleine nature comme nous aimons à le faire. Si les campings sont monnaie courante au Danemark (même si nous ne les avons pas fréquentés), ce n'est pas le cas en Suède où ils sont beaucoup plus rares. Attention donc pour ceux qui préfèrent ce mode d’hébergement à l'étape.
C'était un peu de but de notre voyage : pouvoir emprunter ces deux ponts de légende. Le premier, appelé Storebælt, long de 6 790 m, relie la ville de Nyborg à celle de Halsskov. Le second, l'Øresund est lui long de 7 845 m, et relie le Danemark à la Suède, soit la ville de Copenhague à celle de Malmö. A noter qu'une partie de l'ouvrage côté Danemark est sous-marin sur une distance de 3 510 m ce qui ajoute à la magie du lieu.
Le franchissement de ces deux ouvrages est payant. Prévoir environ 53 euros pour un passage sur le Storebælt et 130 euros pour l'Øresund. Si le prix paraît élevé (il convient de le doubler si vous comptez revenir 😅), il reste plus économique que la traversée en ferry. Ils sont donc quasi incontournables pour se rendre en Suède voire en Norvège par la route. On n'a qu'une vie !
L'impression une fois sur ces ouvrages est magique. Vous roulez au dessus de la mer, à près de 200 m de
haut. Avec un peu de chance, vous pouvez croiser la route de gros tankers ou porte-conteneurs. Nous avons eu la chance d'être pris dans les embouteillages de retours de vacances des suédois, nous permettant alors de largement profiter du spectacle.
Attention toutefois au vent latéral qui peut souffler parfois très fort, en particulier au volant d'un camping-car. Plusieurs panneaux indicateurs préviennent cependant les automobilistes en cas de météo perturbée.
C'est un peu la surprise en arrivant sur le territoire suédois : autant les danois se montrent ils particulièrement civiques et respectueux des règles de circulation, autant les suédois affichent une joyeuse anarchie se moquant un peu du code de la route. Le contraste est saisissant : les automobilistes n'hésitent pas à vous doubler alors même que vous êtes calés sur la limitation de vitesse, et les cyclistes ou piétons se moquent régulièrement de la couleur des feux. Attention donc à ne pas surestimer la discipline des usagers de la route en Suède.
C'est à la fois une surprise et le moment de désagrément que nous avons vécu alors que nous faisions quelques courses dans un hypermarché de la ville de Löddeköpinge en Suède. 40 minutes ont été suffisantes pour que notre camping-car ait été visité par d'odieux malfrats. Ces derniers ont réussi à pénétrer dans le véhicule par la porte conducteur, à l'évidence peu sécurisée, n'ayant trouvé aucune trace d'effraction ni de dégradation.
Quelques objets nous ont alors été dérobés, tels appareil photos et tablette digitale, ainsi que nos pièces d'identité. Fort heureusement, nos passeports étaient rangés séparément, et nous avions nos moyens de paiement avec nous, ce qui nous a permis de poursuivre notre voyage.
C'est en faisant notre déclaration au poste de police de Kävlinge, la ville voisine, que nous avons appris que ces vols dans les véhicules étaient très fréquents en Suède. Il convient donc d'être particulièrement vigilant. Nous le saurons à l'avenir.
Autant la traversée de l'Allemagne nous a-t-elle paru courte à l'aller, autant celle-ci nous a semblé une éternité au retour alors que nous avons emprunté sensiblement le même chemin. Au moment de ce voyage, nous avons été confrontés à de nombreux tronçons en travaux ce qui a probablement participé à cette impression.
Curieuse impression également une fois avoir franchi la frontière belge : celle d'être rentrés chez nous... alors que nous sommes bien français et que notre destination était la Région Centre Val de Loire. Notre première étape une fois avoir franchi la frontière française cette fois : un arrêt dans un restaurant routier bien de chez nous pour déjeuner 😁 ! Cela devenait indispensable !
Nous avions décidé de ne pas regarder à la dépense. Les deux années de COVID 19 nous ont beaucoup pesés, et il était temps de nous faire plaisir pour ce road trip que nous avions rêvé depuis longtemps. Notons que nous ne pratiquons pas les campings, ce qui a réduit le coût de l'hébergement à 0 euros. A noter également que les autoroutes sont gratuites en Belgique, en Allemagne, au Danemark ainsi qu'en Suède. Pour la partie française, nous avons opté pour les routes nationales et voies expresses gratuites. Nous avons dépensé en tout 1 353 euros, décomposé en 987 euros de gasoil (7 pleins en tout), et 366 euros de péages correspondant au franchissement du Storebælt et de l'Øresund. Nous avons parcouru en tout 5 370 km.
Bien entendu, ce montant ne concerne que les frais de routes, ce blog étant consacré à la passion du camping-car. Nous n'avons donc pas inclus les dépenses liées à la vie quotidienne, les visites, ou les sorties au restaurant qui sont à prévoir si vous envisagez ce road trip.
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